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La Bête aveugle de Ranpo Edogawa

Publié le

Permettez-moi de vous présenter aujourd’hui un roman d’un auteur que j’apprécie particulièrement. Voici La Bête aveugle de Ranpo Edogawa.

Edition lue :
Éditeur : Philippe Picquier
Publié le : 28 mai 1999
Grand format publié le : 1er mai 1998
Traduction par : Rose-Marie Makino-Fayolle
Édition originale en japonais : 1931
Nombre de pages : 160
Prix : 6,10€

Mizuki Ranko, une actrice de music-hall, est l’une des trois femmes qui vont croiser le chemin de la bête aveugle. Cette actrice de music-hall va inaugurer sa statue en marbre dans un musée, et y découvrir un aveugle qui caresse sa statue. Peu de temps après, son masseur habituel va être remplacé par un aveugle… et elle va être embarqué dans une voiture à la fin d’une de ses représentations qui va l’emmener dans un endroit très glauque que cet aveugle a créé : les murs, le sol sont recouverts de corps de parties de femmes faits dans une matière proche de celle de la peau et de tailles très différentes… Mizuki Ranko va au départ vouloir s’enfuir mais au fil du temps, la captivité va lui faire changer d’idée…

« Il y a quelque chose de touchant à voir de simples danseuses de music-hall visiter un musée. »

Qu’est-ce que j’aime Ranpo Edogawa ! Chacun de ses livres parvient à me surprendre et à me plaire plus que le précédent. Les personnages et leur psychologie sont divinement traités, et j’ai pris un réel plaisir à découvrir la façon dont la bête aveugle va approcher sa première (du moins la première présentée dans ce roman) cible. On comprend également qu’il y a quelque chose de très louche bien avant Mizuki Ranko elle-même ! Et je dois dire que c’est très plaisant. Alors qu’on s’imagine ce que cet aveugle a en tête, on est en réalité si loin de ce à quoi il va vraiment la confronter, et c’est si bon.

« Enfermé pendant six mois, dans le noir jour et nuit, j’étais au septième ciel en caressant ces sculptures une à une. »

Une autre chose est également très surprenante dans ce roman. Bien entendu, l’écriture est très plaisante, on a envie de découvrir la suite, le sujet, les personnages, les descriptions, tout est bien traité. Mais ce roman bénéficie d’une modernité incroyable. En le lisant, j’ai totalement oublié qu’il avait écrit au début des années trente. Il est vraiment surprenant pour son époque, il aurait pu être écrit de nos jours, et c’est l’une des réelles forces de ce grand auteur.

 « Comment se faisait-il qu’une femme aussi jeune et aussi belle que Ranko pût tomber ainsi réellement amoureuse d’une bête aveugle que, jusqu’alors, elle haïssait au point d’en avoir la nausée ? »

Un roman incroyable, dans tous les sens de ce mot. Une bête aveugle que l’on a du mal à imaginer pour une histoire extraordinaire qui choque, surprend, mais, étonnemment, qui m’a procuré un plaisir certain…

Ma note :

À propos de Kevin

Living the dream in Tokyo!

Une réponse "

  1. Je n’ai jamais lu cet auteur, mais je vais commencer avec ce titre…

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  2. Petite question : où peut-on se procurer les œuvres de Rampo en France ? ^^

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  3. J’ai lu un autre titre de cet auteur; j’étais mitigée; cela m’avait mis plutôt mal à l’aise et visiblement, c’est rebelote avec celui-ci. Je passe donc et vais entamer « Konbini » de Sakaya Murata que je me suis acheté cet après-midi.

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  4. Jamais rien lu mais ta chronique me donne envie de le découvrir. Je note.

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  5. Je viens de l’acheter…

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