C’est le dernier livre paru en France d’une grande auteure dont je vais vous parler aujourd’hui ! Voici Petites boîtes de Yôko Ogawa.
Détails :
Éditeur : Actes Sud
Publié en : Février 2022
Traduction : Sophie Refle
Publié au Japon en : 2019
Nombre de pages : 208
Prix : 21,00€
Nous suivons ici une narratrice qui vit dans une ancienne école maternelle, où tout semble être d’époque et de très petite taille. Elle vit dans une ville un peu étrange avec des personnages forts en couleur (comme par exemple M. Baryton qui ne peut s’exprimer qu’en chantant) et des événements qu’on ne peut lire que dans un roman de Yôko Ogawa (un concert sur la colline où les musiciens ont des instruments bien étranges qui pendent à leurs oreilles…). Pourtant, un élément semble unir ces personnages : beaucoup vivent avec le deuil de leur enfant et se rendent régulièrement dans l’auditorium de l’école pour déposer des effets personnels de leurs enfants qui ne sont plus dans de mystérieuses boîtes en verre.
« Ces boîtes en verre qui renfermaient autrefois le passé au musée d’histoire locale sont à présent au service de l’avenir des enfants morts. »
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu du Yôko Ogawa, et je dois dire que ses histoires m’avaient beaucoup manqué ! Ici, en quelques lignes seulement, on entre dans son monde loufoque, où il faut oublier tout ce qu’on sait et se laisser porter dans cette histoire qui semble farfelue aux premiers abords, mais qui est en réalité d’une profondeur et d’une poésie incroyables. Yôko Ogawa décrit dans ce livre un endroit figé dans le temps, où tous ces parents vivent dans une bulle avec leurs enfants décédés, concentrés sur le passé, les souvenirs, et sur ce que deviendraient leurs enfants s’ils étaient toujours auprès d’eux. C’est certes un peu déconcertant au départ, et j’ai été un peu mal à l’aise, avant de ressentir quelque chose pour cet endroit et ces personnages. Ils tentent de continuer à vivre comme ils le peuvent, en essayant de célébrer la vie qui n’est plus, mais qui aurait pu être. On ne sait rien de ce qui est arrivé à tous ces enfants, mais on n’a pas besoin de savoir. On est juste spectateurs de ces instants remplis d’émotions et de force.
« Les enfants morts continuent à grandir dans le petit jardin à l’intérieur de la boîte. Ils mettent leurs chaussures pour faire leurs premiers pas, ils apprennent les tables de multiplication, et colorient à leur guise les robes des princesses. »
Un livre que seul aurait pu écrire Yôko Ogawa. Un univers particulier, empli de poésie, où continuent de grandir les âmes des enfants qui ont quitté ce monde, tout en musique et en légèreté.