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Une poignée de sable de Takuboku

Publié le

Parlons poésie aujourd’hui avec un poète japonais très particulier que j’ai été ravi de découvrir : voici Une poignée de sable de Takuboku Ishikawa, connu sous son simple prénom Takuboku.

Edition lue :
Éditeur : Philippe Picquier
Publié le : 2 juin 2016
Traduction : Yves-Marie Allioux
Publié au Japon en : 1910
Nombre de pages : 192
Prix : 20,00€

Une poignée de sable est un recueil de 551 tankas, des poèmes courts traditionnels, japonais, d’un auteur décédé très jeune mais qui a pourtant marqué l’histoire de la poésie. Ce recueil est divisé en plusieurs parties, et dans la première, on comprend clairement pourquoi il était aussi surnommé le « poète de la tristesse ». Il s’apitoie en effet sur son sort après son exil à Hokkaido par exemple. Dans les autres  parties, il nous parle aussi de là où il a grandi, avec une forte nostalgie qui ressort, mais également de la mort prématurée de son fils de 24 jours dans des tankas déchirants.

« Avec l’audace qu’il faut pour sauter d’une hauteur
Cette vie
n’y aurait-il pas un moyen de l’achever en beauté ? »

J’ai été grandement surpris par le début du recueil. J’ai rarement lu des poèmes aussi noirs, ça change des beaux poèmes comme on a l’habitude d’en lire. Il n’hésite pas à parler de la mort, à exprimer des pensées que l’on pourrait qualifier de suicidaires, et ça laisse une forte impression. Et puis, dans la suite, il y a des poèmes très agréables à lire, qui m’ont vraiment fait apprécier cette lecture. Notamment la partie sur son quotidien à Tokyo qui regroupe vraiment tout ce que j’aime dans la poésie japonaise.

« Au loin on entend le son d’une flûte
Est-ce parce que j’ai la tête baissée ?
Des larmes se mettent à couler… »

Et bien sûr, il faut noter la qualité de la traduction et des notes. J’ai rarement vu des notes d’une telle qualité, avec des explications, du contexte, tout au long du recueil qui permettent d’apprécier encore plus ces poèmes. Il y a près de 90 notes ! En plus de la postface qui nous explique en quoi ce poète était doué et tous les styles qu’il a pu traverser avec succès durant sa courte carrière.

« Comme un cerf-volant au fil cassé
l’âme de mes jeunes années légère
s’en est allée emportée par le vent »

Un recueil de tankas surprenants, qui navigue entre plusieurs registres, celui de la tristesse, celui de la nostalgie, celui de l’amour, toujours avec un style et une beauté comme j’en ai rarement lus dans la poésie japonaise.

Ma note :

À propos de Kevin

Living the dream in Tokyo!

Une réponse "

  1. Merci pour votre partage.
    Voici un poète que je ne connais absolument pas, et de vous lire, me donne l’envie de me délecter de ses Tanka.
    Je connais quelqu’un qui aime son semblable français qui n’est autre que Rimbaud. Peut-être aurions nous le plaisir de découvrir ce poète ensemble ?

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  2. Cette poignée de sable me tente beaucoup. Merci pour en avoir parlé. Je ne connaissais pas. J’en profite pour te dire que j’aime beaucoup ton blog, que je suis depuis pas mal de temps, bien avant l’ouverture du mien.
    Cordialement de Zéa 😉

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  3. Je découvre ton blog avec plaisir, tes articles me donnent envie de lire les livres dont tu nous parles et que tu nous fais partager. Merci !!

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  4. Bonjour Kevin,
    je découvre votre blog avec beaucoup de plaisir.
    j’ai été très émue à la lecture de votre article sur Takuboku.

    Aimé par 1 personne

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  5. Pingback: Un printemps à Hongo de Takuboku Ishikawa | Comaujapon

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